Des habitats...

Des habitats...

Des habitats...

...majoritairement humides !

Deux unités écologiques prédominent en superficie : les milieux aquatiques d’eau douce avec une contribution importante de l’étang Noir (19,7 hectares) et les boisements hygrophiles* en superficie équivalente (20 hectares).
Une des grandes spécificités de ce site est l’organisation en mosaïque des habitats et des communautés végétales. Ils se distribuent en petites superficies élémentaires dispersées au sein de ces grandes unités où ont pu être identifiés 41 habitats présentant parfois différents faciès.

 

Répartition des unités écologiques sur le territoire de la Réserve Naturelle de l’Etang Noir
Répartition des unités écologiques sur le territoire de la Réserve Naturelle de l’Etang Noir

L'étang Noir et les ruisseaux

L'étang Noir est un plan d’eau douce naturel eutrophe entouré sur les 2/3 de son pourtour par une ceinture d’habitat forestier hygrophile. La surface de l’étang présente des herbiers flottants majoritairement à Nénuphar jaune (présence de Potamot crépu et Châtaigne d’eau plus ponctuelle).
Sur les vases exondées temporairement s’observent des communautés de plantes annuelles et estivales des sédiments mésotrophes*. L’habitat à Hibiscus des marais se situe à l’interface de l’étang et du boisement humide.
 

L’étang Noir est directement alimenté par quatre ruisseaux : le Pourteout, le Fontaine de Sable, le Capdeil et l’Artisson. Le ruisseau Exutoire est l’unique cours d’eau évacuant les eaux vers l’étang Blanc situé au nord de l’étang Noir.

Les ruisseaux traversent tous les boisements hygrophiles responsables d’un ombrage parfois important. Ces cours d’eau bénéficient toutefois de trouées de lumière apportée soit par la dynamique naturelle de chute des arbres, soit par la présence d’un milieu ouvert sur une des rives ou à proximité (prairie, chemin d’accès, route…). Les taux de recouvrement par des herbiers aquatiques y sont donc très variables.

 

Cartographie du bassin versant de l’étang Noir
Cartographie du bassin versant de l’étang Noir

Les boisements hygrophiles

Les boisements hygrophiles forment une ceinture plus ou moins large autour de l’étang et couvrent de plus grandes superficies à chaque extrémité du plan d’eau, au sud-ouest et plus encore à l’est. Ces boisements présentent une architecture complexe en « fouillis végétal », typique de cette forêt : enchevêtrement des troncs et des branches, généré par le chablis. Cette « forêt marécageuse » sur le site est très représentative de sa physionomie dans les Landes. Les essences dominantes dans ces boisements sont l’Aulne glutineux (Alnus glutinosa) et le Saule roux (Salix atrocinerea). Le « sous-bois » de ces forêts humides se caractérise par une mosaïque d’habitats allant de vasques très humides à des secteurs plutôt mésophiles, en fonction de la variabilité des sols vaseux ou tourbeux selon les localisations, avec une multiplicité de micro-habitats. Au sein de ces boisements, 3 typologies d’habitat forestier humide se détachent : les saussaies marécageuses, les aulnaies marécageuses et les aulnaies alluviales.

Marécage de la réserve naturelle de l'étang Noir avec son fouillis végétal dominé par les luxuriantes fougères Osmonde royale
Marécage de la réserve naturelle de l'étang Noir avec son fouillis végétal dominé par les luxuriantes fougères Osmonde royale

En fonction de la trophie des sols et de la présence importante de tapis de sphaignes, les habitats de saussaie marécageuse sur sphaigne et d’aulnaie marécageuse sur tourbe acide se développent sur les secteurs les plus oligotrophes*, notamment à l’ouest à proximité de la tourbière dite de Pourteout et à l’est au niveau de la tourbière dite de Pastung. Différents faciès s’expriment sous ces boisements comme ceux des vasques à Trèfle d’eau (Menyanthes trifoliata), des ourlets hygrophiles à Osmonde royale (Osmunda regalis) et fougères hygrophiles des niveaux peu engorgés ou attéris, des communautés vivaces des eaux stagnantes, des systèmes minérotrophes mésotrophes avec des tapis de Sibthorpie d’Europe (Sibthorpia europeae), etc…

 

Marécage de la réserve naturelle de l'étang Noir au printemps : arbres penchés offrant un ombrage important
Marécage de la réserve naturelle de l'étang Noir au printemps : arbres penchés offrant un ombrage important

Dans les secteurs plus mésotrophes voire eutrophes* se développe l’habitat de saussaie marécageuse occidentale à Saule roux, notamment à proximité et en périphérie de l’étang Noir. L’habitat d’aulnaie alluviale se développe sur des secteurs inondés périodiquement à proximité des cours d’eau alimentant l’étang Noir et notamment le long du ruisseau de Capdeil à l’est de la réserve. Du fait des variations topographiques et des influences de l’étang Noir, cet habitat est souvent observé en mosaïque avec l’aulnaie marécageuse.
Des faciès dégradés de cet habitat d’ourlet eutrophe à Ortie (Urtica dioica) et des manteaux eutrophes à Sureau noir (Sambucus nigra) et Orme (Ulmus minor) sont présents à l’ouest de la réserve en lisière. 
En bordure de ces boisements humides s’exprime un faciès d’aulnaie-chênaie méso-hygrophile à Aulne glutineux (Alnus glutinosa) et Chêne pédonculé (Quercus robur) qui constitue le domaine de rencontre des plantes hygrophiles et mésophiles. 

Les milieux tourbeux et les landes humides

Les deux principales localisations de milieux tourbeux se situent aux extrémités sud-ouest et sud-est de l’étang, sur les lieux dits Pourteout et Pastung. La couche de tourbe peut atteindre 1,70 à 2 mètres d’accumulation sur le substrat sableux. Comme pour la majorité des habitats sur la réserve, on observe à nouveau une mosaïque de ces derniers allant des stades de sphaignes ombrophiles à des stades plus évolués de landes tourbeuses. Ces milieux tourbeux occupent un peu plus d’un hectare sur le site en réserve.
Globalement, la tourbière de Pastung présente des habitats de tourbières plus évolués que celle de Pourteout avec une colonisation par les ligneux beaucoup plus importante.
Des habitats de tourbière active comme les buttes et bourrelets des tourbières hautes, les communautés des tourbes à Rhyncopsore blanc (Rhyncospora alba) et Droséra intermédiaire (Drosera intermedia) côtoient des habitats plus évolués comme ceux des fourrés des tourbières bombées à Myrte de marais (Myrica gale) ou des landes humides méridionales ou à Molinie (Molinia caerulea). Sur le secteur de Pourteout notamment, la connexion avec l’habitat boisé se fait par une ceinture de saussaie marécageuse à sphaignes. Sur Pastung, cette connexion est plutôt associée à des habitats tourbeux dégradés à Molinie. 
 

Zone de tourbière, habitat humide présent dans la réserve naturelle de l'étang Noir
Zone de tourbière, habitat humide présent dans la réserve naturelle de l'étang Noir

Les boisements méso-xérophiles

Les boisements mésophiles et xérophiles s’étendent en position légèrement plus élevée, sur un sol légèrement pentu permettant un certain drainage. Pour la majorité d’entre eux, ils sont situés en rive nord de l’étang Noir, en exposition ensoleillée.
La réserve se situant sur une zone correspondant aux derniers contreforts des dunes anciennes du Marensin, l’habitat des dunes côtières boisées (chênaie mésophile à Chêne pédonculé) est présent sur le site. Il est associé à l’habitat de pinède aquitanienne, boisement mixte de Pin maritime (Pinus pinaster), Chêne pédonculé (Quercus robur) et Chêne liège (Quercus suber), typique de la région. Le faciès anthropique le plus appauvri de ce dernier correspond dans la réserve à une petite parcelle de pin maritime.
Le sous-bois de ces forêts est relativement ouvert et dégagé dans certains secteurs suite à l’activité sylvicole limitant le développement de la strate arbustive.
Dans des trouées au sein de ces boisements forestiers, se trouvent des habitats de lande sèche, souvent peu étendus et dominés par les formations à Fougère aigle (Pteridium aquilinum).

 

Boisement mixte de chêne et de pin sur les secteurs plus sec de la réserve naturelle de l'étang Noir
Boisement mixte de chêne et de pin sur les secteurs plus sec de la réserve naturelle de l'étang Noir

Les prairies

Ne sont incluses en réserve que de petites superficies de prairies qui se déploient en rive nord de l’étang Noir, et au sud le long du ruisseau de Fontaine de sable. Ces prairies sont plutôt riches en nutriments, fauchées, voire pâturées de manière extensive occasionnellement. Elles correspondent essentiellement à l’habitat de prairie atlantique humide avec des degrés d’humidité variable. Le cortège associé à de la prairie à Jonc acutiflore (Juncus acutiflorus) est relictuel au sein de l’habitat prairial précédent.

 

Vue sur une des prairies de la réserve naturelle de l'étang Noir au printemps
Vue sur une des prairies de la réserve naturelle de l'étang Noir au printemps